Quitter le salariat pour devenir freelance s’accompagne d’une multitude de questions, souvent pratiques, mais cruciales pour votre avenir : quid de la retraite ? Comment assurer un niveau de vie confortable une fois l’activité terminée ? Avec des régimes et cotisations parfois complexes, faut-il absolument penser à un plan privé ? Entre régime de base, complémentaires, et options d’épargne individuelles, prenons un peu de recul sur le système de retraite applicable aux freelances et les solutions qui s’offrent à eux pour ne pas se retrouver démunis.
Comprendre le régime de retraite des freelances en 2025 : les bases incontournables
Adopter le statut de travailleur indépendant implique de naviguer dans un système de retraite moins évident que celui des salariés. Pourtant, les règles de base restent comparables, notamment en matière d’âge légal et de trimestres requis. Comme pour le régime général, il faut généralement attendre ses 62 ans pour liquider sa pension, avec un âge de taux plein fixé à 67 ans. Certains bénéficient toutefois de départs anticipés dès 55 ans, sous conditions spécifiques.
Le nombre de trimestres validés nécessaire avant de toucher une retraite complète oscille entre 160 et 172 selon votre date de naissance. Mais là où ça se corse, c’est dans la manière dont vos cotisations sont calculées, car tout dépend de votre statut juridique et de votre catégorie.
Les différents statuts et leurs incidences sur la retraite
Si vous vous versez un salaire mensuel en tant que gérant majoritaire ou minoritaire, président de SAS, ou dirigeant d’une Scop, vous êtes assimilé salarié. Vos cotisations, calculées sur la rémunération réelle, vous ouvrent droit à la retraite du régime général de la Sécurité sociale et à la complémentaire Agirc-Arrco. Le taux avoisine 17,75% sous le plafond annuel de la Sécurité sociale (PASS), et 2,3% au-delà.
En revanche, si vous êtes Travailleur Non Salarié (TNS) – ce qui est courant pour les entrepreneurs individuels (EI), les EIRL, ou les dirigeants majoritaires de SARL –, vous dépendez de la Sécurité Sociale des Indépendants (SSI) et vos cotisations diffèrent notablement. Elles sont généralement plus faibles, entre 8,23% et 17,75% selon la nature de votre activité, calculées soit sur votre rémunération soit sur votre bénéfice. Cela permet de payer moins au quotidien, mais se traduit aussi par une retraite en moyenne plus modeste.
Enfin, les micro-entrepreneurs versent des cotisations proportionnelles à leur chiffre d’affaires. Sans CA, point de cotisations ni de droits acquis, ce qui pose un défi pour ceux qui débutent ou traversent une passe à vide.
- Statut assimilé salarié : affiliation au régime général et Agirc-Arrco, cotisations sur salaire
- Statut TNS : affiliation à la SSI, cotisations sur rémunération ou bénéfice, taux variables
- Micro-entrepreneur : cotisations proportionnelles au chiffre d’affaires, droits à la retraite liés au CA
- Profession libérale réglementée : affiliation à la CIPAV
Ce panorama est essentiel pour déterminer où vous cotisez et donc quelle sera votre pension future. Pour mieux maîtriser votre activité freelance, n’hésitez pas à consulter des ressources précises sur le choix du statut juridique adapté, par exemple via ce guide spécialisé.
Statut | Régime de retraite | Type de cotisations | Taux approximatifs |
---|---|---|---|
Assimilé salarié (gérant minoritaire, SAS…) | Régime Général + Agirc-Arrco | Sur salaire | 17,75% jusqu’au PASS, 2,3% au-delà |
TNS (EI, EIRL, gérant majoritaire SARL) | SSI | Sur rémunération ou bénéfice | 8,23 % à 17,75 %, selon l’activité |
Micro-entrepreneur | SSI | Sur chiffre d’affaires | Variable selon le CA, sans CA pas de droits |
Profession libérale réglementée | CIPAV | Sur bénéfices | Variable |

Retraite complémentaire : pourquoi les freelances doivent anticiper sérieusement
Il ne faut pas se voiler la face : les travailleurs indépendants cotisent généralement moins que les salariés, ce qui se traduit mécaniquement par des pensions souvent plus modestes. Une des manières d’atténuer cette inégalité est de bien comprendre et optimiser sa retraite complémentaire.
Depuis 2013, artisans, commerçants et industriels relèvent d’un régime unique pour leur complémentaire, reposant sur un système de points. Pour calculer sa pension complémentaire, on multiplie le nombre de points acquis par la valeur de service du point, parfois pénalisée par un coefficient d’abattement selon certaines situations.
Les taux applicables à la retraite complémentaire TNS
- 7 % sur la part du revenu située sous le plafond (différent du PASS)
- 8 % sur la tranche comprise entre le plafond et 4 fois le PASS
Il est important de noter que ces taux évoluent et doivent être vérifiés régulièrement, car ils ont un impact non négligeable sur la constitution de votre retraite et la régularité de vos versements.
À titre d’exemple, un freelance artisan qui dégage 50 000 € de revenu annuel cotisera davantage et bénéficiera d’une retraite complémentaire plus confortable que s’il ne cotisait que sur une fraction de ce montant. Cette réalité oblige à anticiper franchement et à diversifier ses sources de revenus pour la retraite.
De nombreuses caisses de retraite, telles que Malakoff Humanis, AG2R La Mondiale ou Humanis, proposent des accompagnements spécifiques aux freelances pour les aider à anticiper au mieux leur retraite complémentaire. Il est donc judicieux d’échanger avec ces experts afin d’élaborer une stratégie sur-mesure.
Type de cotisation | Taux appliqué | Impact sur la retraite |
---|---|---|
Sur la partie basse du revenu | 7 % | Accumulation des points complémentaires |
Sur la tranche haute du revenu | 8 % | Optimisation du montant de la retraite |
Anticiper sa retraite est encore plus crucial pour les freelances, car la pension moyenne dans cette catégorie est significativement inférieure à celle des salariés. Pour ceux qui souhaitent être correctement couverts, investir dans une complémentaire privée devient souvent incontournable, avec de nombreux acteurs sur le marché – axa, Swiss Life, ou encore Generali – qui proposent des solutions adaptées.
Investir dans un Plan d’Épargne Retraite (PER) : pour ou contre ?
Le Plan d’Épargne Retraite, créé suite à la loi PACTE de 2018, est un dispositif qui a simplifié la vie des indépendants désireux de préparer sereinement leur retraite. Il remplace depuis plusieurs années plusieurs dispositifs plus complexes, comme le PERCO ou encore la loi Madelin.
Le PER est construit autour de trois compartiments distincts, qui offrent une grande souplesse :
- Le PER individuel, que vous pouvez alimenter à votre rythme
- Le PER collectif, souvent proposé par les entreprises mais accessible sous certaines conditions
- Le PER obligatoire, qui s’adresse principalement à certaines professions spécifiques
Pour le freelance, c’est le PER individuel qui constitue la meilleure opportunité pour se constituer une épargne retraite complémentaire avec un avantage fiscal non négligeable : chaque euro versé est déductible de votre revenu imposable, ce qui permet d’alléger la facture fiscale tout au long de l’année.
Au moment de la retraite, le capital accumulé peut être récupéré soit sous forme de rente, soit en capital, en fonction de vos besoins et de votre stratégie personnelle. Cette souplesse est idéale pour des indépendants dont les revenus sont plus variables que ceux des salariés. Elle permet aussi de choisir comment et quand débloquer cette épargne, un atout majeur pour un freelance.
Avantages du PER | Inconvénients du PER |
---|---|
Déduction fiscale sur les versements | Blocage des fonds jusqu’à la retraite sauf cas exceptionnels |
Possibilité de sortie en capital ou rente | Rendement lié à la gestion des fonds |
Souplesse dans l’alimentation du plan | Frais de gestion parfois élevés selon les organismes (AG2R La Mondiale, LCL…) |
Cependant, attention à bien choisir son opérateur. Certains grands noms comme Malakoff Humanis, Aon ou LCL offrent des contrats particulièrement bien adaptés aux indépendants, avec des frais compétitifs et une gestion adaptée au profil variable du freelance. N’hésitez pas à comparer les offres pour optimiser votre investissement.
Autres solutions pour construire sa retraite quand on est freelance
Au-delà du PER, plusieurs pistes peuvent être envisagées pour compléter votre retraite. L’objectif est clair : ne pas dépendre seulement des cotisations obligatoires, souvent insuffisantes.
L’assurance vie, un coup de pouce fiscal et patrimonial
L’assurance vie est appréciée notamment pour sa fiscalité avantageuse et sa capacité à constituer un capital sur le long terme. Même si ce n’est pas un produit strictement dédié à la retraite, elle peut être débloquée à la retraite pour améliorer votre pouvoir d’achat.
L’investissement immobilier pour une rente durable
Investir dans la pierre reste un classique incontournable. Posséder un bien immobilier totalement remboursé avant la retraite garantit une sécurité financière non négligeable. En investissant dans du locatif, la rente générée peut compléter votre revenu.
Des dispositifs comme la loi Pinel permettent également d’optimiser vos revenus et votre fiscalité pendant votre activité, ce qui est un plus quand on est freelance. En combinant une bonne gestion immobilière avec votre activité, vous disposez d’un filet de sécurité solide à la retraite.
Les placements atypiques : cryptomonnaies et NFTs
Les investisseurs plus audacieux pourront regarder du côté des innovations financières comme les cryptomonnaies ou les NFTs. Ces actifs restent spéculatifs, mais certains freelances y voient une manière de diversifier leur patrimoine en misant sur le développement du web3. Il faut cependant bien mesurer les risques et se faire accompagner par des experts pour optimiser ces placements.
- Plan d’Épargne Retraite (PER) pour bénéficer d’avantages fiscaux
- Assurance vie pour une épargne flexible et fiscalement optimisée
- Investissement immobilier pour une rente constante
- Placements en cryptomonnaies ou NFTs pour diversifier le patrimoine
Pour approfondir ces pistes, on peut consulter un expert-comptable ou un conseiller en gestion de patrimoine, services souvent proposés par des groupes comme Groupama ou Crédit Agricole, afin d’adapter la stratégie à sa situation personnelle.
Comment optimiser ses cotisations et compléter sa retraite grâce à une gestion proactive ?
Pour un freelance, la clé d’une retraite confortable réside autant dans le choix du statut que dans une gestion fine de ses cotisations et investissements.
Il faut impérativement :
- Bien choisir son statut juridique en fonction de son activité et de son chiffre d’affaires, pour maximiser ses droits. Par exemple, un micro-entrepreneur paiera moins de cotisations, mais aura une retraite très réduite, comme expliqué sur ce guide complet.
- Vérifier régulièrement ses trimestres validés pour ne pas perdre de droits et procéder à des rachats de trimestres si nécessaire.
- Utiliser les dispositifs d’épargne retraite privée comme le PER, mais aussi diversifier ses placements pour limiter les risques (immobilier, assurance vie, placements financiers).
Une autre dimension importante est l’optimisation fiscale. En modulant ses revenus et en déclarant correctement ses recettes, le freelance peut réduire son imposition et dégager plus de moyens pour cotiser.
Enfin, anticiper les imprévus en souscrivant à une bonne mutuelle santé est essentiel : Malakoff Humanis, AG2R La Mondiale, ou encore les offres spécialisées trouvables sur les meilleures mutuelles pour freelances peuvent être d’une grande aide pour ne pas se retrouver en difficulté face aux dépenses de santé à la retraite.
Action | Objectif | Outil ou solution |
---|---|---|
Choisir statut adapté | Optimiser ses cotisations retraite | Micro-entreprise, EI, SARL, etc. |
Vérifier trimestres | Ne pas perdre de droits | Déclarations URSSAF, rachat trimestres |
Opter pour PER et autres épargnes | Compléter la retraite | PER, assurance vie, immobilier |
Souscrire mutuelle santé adaptée | Assurer sa santé financière | Malakoff Humanis, AG2R La Mondiale, LCL |
FAQ : Réponses aux questions fréquentes sur la retraite des freelances
- Est-ce que les freelances cotisent automatiquement pour leur retraite ?
Oui, dès la déclaration d’activité auprès de l’URSSAF, les freelances cotisent, mais le montant dépend du statut et du chiffre d’affaires. - Un freelance peut-il racheter des trimestres de retraite ?
Oui, il est possible de racheter des trimestres pour améliorer sa pension, notamment s’il a eu des périodes de faibles revenus. - Le Plan d’Épargne Retraite est-il adapté aux indépendants ?
Oui, le PER offre une grande flexibilité et des avantages fiscaux intéressants pour les freelances. - Comment assurer une retraite complémentaire suffisante ?
Il est recommandé d’investir dans des produits privés comme le PER ou d’autres assurances complémentaires auprès d’acteurs tels que Swiss Life, Generali ou axa. - Faut-il une mutuelle santé spécifique pour les freelances ?
Ce n’est pas obligatoire, mais vivement conseillé ; les options peuvent être explorées sur des sites dédiés comme ce comparatif complet.