Dans un monde où le travail en freelance s’impose comme une réalité pour beaucoup, la question de la retraite devient un vrai casse-tête. C’est moins simple que pour les salariés classiques, avec leurs cotisations automatiques au régime général. Pour les freelances, la gestion de la retraite passe par une connaissance précise du système, une anticipation sérieuse et la mise en place d’outils adaptés. En 2025, ce dossier est essentiel : entre les différents statuts juridiques, les régimes de retraite spécifiques, et les alternatives d’épargne complémentaires, faire les bons choix relève presque d’un art. Nous allons décortiquer ensemble les mécanismes, les options, et les stratégies pour optimiser votre retraite, tout en vous indiquant les acteurs performants du secteur, comme Malakoff Humanis, AG2R La Mondiale ou encore La Banque Postale, incontournables lorsqu’on souhaite sécuriser son avenir financier en tant que freelance.
Comprendre en profondeur le fonctionnement de la retraite pour freelances en 2025
Avant de plonger dans les différentes solutions, il faut bien saisir comment fonctionne la retraite quand on est freelance. Le système traditionnel en France, basé sur la répartition, est unique : les cotisations des actifs financent les pensions actuelles. Mais ici, fini le prélèvement automatique par un employeur : chaque freelance est responsable de ses cotisations. Cela implique une gestion proactive et rigoureuse.
Le premier point à comprendre est la distinction entre :
- La retraite de base, obtenue via des cotisations calculées sur le revenu déclaré, validant des trimestres.
- La retraite complémentaire, qui fonctionne via un système de points, attribués selon les cotisations annuelles, et complètent la pension de base.
Cette double structure compose la plus grande partie de votre future pension, mais attention : elle varie fortement selon le statut juridique – auto-entrepreneur, assimilé salarié, ou profession libérale.
Pour illustrer, prenez le cas d’Alex, graphiste indépendant. En tant que micro-entrepreneur, il cotise via la Sécurité Sociale des Indépendants (SSI) avec un seuil particulier pour valider 4 trimestres par an. Si son chiffre d’affaires est en-dessous du seuil, il valide moins de trimestres, et sa pension sera automatiquement plus faible. En revanche, Claire, qui dirige une SASU, est assimilée salariée. Elle verse des cotisations au régime général et à l’Agirc-Arrco, ce qui lui garantit une protection sociale plus complète, mais avec des charges plus lourdes.
Les points essentiels que vous devez contrôler lorsque vous êtes freelance :
- Connaître votre statut juridique et les régimes auxquels vous relevez. Cela impacte vos cotisations et donc vos droits.
- Veiller à déclarer un revenu suffisant pour valider les trimestres nécessaires. En 2025, la validation d’un trimestre exige un revenu minimum qui varie selon votre régime.
- Ne pas négliger la retraite complémentaire, souvent sous-estimée mais primordiale pour améliorer significativement votre pension finale.
- S’organiser pour pallier les éventuels manques de trimestres via des solutions comme le rachat ou l’épargne privée.
Voici un tableau comparatif des régimes les plus courants selon statut :
Statut Juridique | Régime de base | Retraite complémentaire | Particularités |
---|---|---|---|
Travailleur Non Salarié (TNS) | SSI (ex-RSI), cotisation sur revenu net | Système pointé SSI ou CIPAV pour professions libérales | Charges sociales moins élevées, droits souvent moindres |
Assimilé salarié (SASU, gérant minoritaire) | Régime général CNAV | Agirc-Arrco | Protection sociale plus complète, charges plus lourdes |
Professions libérales | CNAVPL, caisse spécifique selon profession | Points selon caisse spécifique (ex : CIPAV) | Régimes adaptés, souvent moins favorables |
Comprendre cette base vous évitera bien des erreurs, surtout dans la gestion fiscale et sociale de votre activité. D’ailleurs, pour bien gérer vos obligations fiscales et sociales en freelance, vous pouvez consulter ce guide complet sur comment gérer facilement vos obligations fiscales freelance.

Les âges, trimestres et montants : calculer concrètement sa retraite en freelance
L’âge légal de départ à la retraite est fixé à 62 ans, mais ce seuil ne suffit pas à garantir une pension complète. Pour profiter du taux plein, il faut valider entre 167 et 172 trimestres selon votre année de naissance, ou attendre l’âge de 67 ans, qui ouvre droit au taux plein même avec des trimestres manquants.
Le plus compliqué ? C’est que pour valider un trimestre, un freelance doit dépasser un certain seuil de revenu net. En 2024, ce montant était aux alentours de 6 090 € net annuel pour 4 trimestres, et il évolue légèrement chaque année. Ce point est crucial : pour un micro-entrepreneur, par exemple, le calcul se fait en fonction du chiffre d’affaires après abattement. Beaucoup de freelances sous-estiment ces seuils, ce qui pénalise directement leur pension.
Imaginons Jean, artisan freelance, qui a validé 160 trimestres au moment de ses 62 ans. S’il part à la retraite sans racheter les 12 trimestres manquants, il subira une décote de 1,25 % par trimestre manquant, soit une réduction de 15 % sur sa pension. Une perte non négligeable.
Pour éviter ces mauvaises surprises, plusieurs stratégies sont à envisager :
- Racheter des trimestres pour combler les périodes où vous avez cotisé moins.
- Continuer à travailler au-delà de l’âge légal pour valider des trimestres ou bénéficier du cumul emploi-retraite.
- Augmenter votre revenu déclaré pour valider tous vos trimestres.
- Investir dans un Plan d’Épargne Retraite (PER), très adapté aux indépendants, pour préparer un complément de revenu à la retraite.
La formule pour calculer la retraite de base est :
Revenu Annuel Moyen × Taux de liquidation × (Nombre de trimestres validés / Nombre requis)
Le taux maximum est de 50 %.
Pour la retraite complémentaire, la méthode est différente : vos cotisations vous achètent des points, qui sont convertis en pension au moment du départ. La valeur du point évolue mais se situe aux alentours de 1,349 € en 2025.
Voici un tableau qui résume l’impact de la validation de trimestres et la décote :
Trimestres Validés | Taux de Décote | Impact sur Pension |
---|---|---|
172 (taux plein) | 0 % | Pension maximale sans décote |
160 | 15 % (1,25 % × 12) | Pension réduite de 15 % |
150 | 27,5 % (1,25 % × 22) | Pension réduite de plus d’un quart |
Pour aller plus loin sur ce sujet, et comprendre comment optimiser votre retraite en gérant efficacement vos droits sociaux, consultez cette ressource complète sur freelance et droits sociaux.
Top 5 des solutions de retraite complémentaire adaptées aux freelances en 2025
Quand on a compris que la retraite de base ne sera souvent pas suffisante, il faut regarder de plus près les options de retraite complémentaire. En freelance, la règle est simple : plus vous épargnez tôt et régulièrement, plus le complément sera confortable. Voici les meilleures pistes aujourd’hui :
- Le Plan d’Épargne Retraite (PER) : ce produit incontournable, issu de la loi PACTE, est très adapté aux freelances pour sa flexibilité et les avantages fiscaux qu’il offre. Vous pouvez y verser librement vos économies, déduire vos versements de votre revenu imposable, et choisir une sortie en rente ou capital. Des assurances comme Malakoff Humanis ou AG2R La Mondiale proposent des PER adaptés aux indépendants.
- Les SCPI (Sociétés Civiles de Placement Immobilier) : pour ceux qui veulent générer un revenu passif fiable, l’investissement indirect dans la pierre via SCPI est une option intéressante. Un placement chez des acteurs bien établis comme La Banque Postale ou Aviva assure des rendements actuels autour de 4 à 5 % par an, sans la contrainte de gestion locative.
- Les contrats Madelin ≈ Plan Exceptionnel d’Épargne Retraite : certains assureurs comme SwissLife ou Klesia offrent encore des solutions Madelin, bien que progressivement remplacées par le PER. Elles restent efficaces, notamment pour les professions libérales.
- L’épargne salariale via certaines structures : dans le cas où vous avez une SASU, il est possible de mettre en place un dispositif d’épargne salariale avec des aides attractives. Des organismes comme Carcept Prev et le Groupe SOS fournissent des conseils sur ce volet.
- La prévoyance complémentaire liée à la retraite : elle reste essentielle car santé et retraite sont liées. Souscrire à une mutuelle adaptée via Eovi Mcd ou Préfon vous garantit de ne pas avoir à rogner sur vos ressources à la retraite pour payer des frais médicaux.
Un bon freelance combine souvent plusieurs de ces solutions pour une retraite plus sereine. D’ailleurs, pour mieux comprendre si la mutuelle santé est indispensable et comment choisir la vôtre, ce guide vous sera utile : Faut-il une mutuelle santé pour freelance ?
Solution | Avantages | Inconvénients | Acteurs recommandés |
---|---|---|---|
Plan d’Épargne Retraite (PER) | Fiscalité attractive, flexibilité, sortie en rente ou capital | Argent bloqué jusqu’à la retraite sauf exceptions | Malakoff Humanis, AG2R La Mondiale, Carcept Prev |
SCPI | Revenu passif, pas de gestion locative | Investissement initial important, liquidité moins rapide | La Banque Postale, Aviva |
Contrats Madelin | Adapté professions libérales, avantages fiscaux | Moins flexible que PER | SwissLife, Klesia |
Épargne salariale (SASU) | Optimisation fiscale, accompagnement professionnel | Réservé aux assimilés salariés | Carcept Prev, Groupe SOS |
Prévoyance complémentaire | Sécurisation santé, maintien revenus | Coût supplémentaire | Eovi Mcd, Préfon |
Quel régime de retraite choisir selon votre statut freelance en 2025 ?
Le choix du régime est la clé qui détermine votre niveau de pension, de protection sociale et le montant de vos charges sociales. À chaque statut ses particularités :
Le régime des Travailleurs Non Salariés (TNS)
Les TNS, incluant auto-entrepreneurs, artisans, et certains professions libérales, cotisent principalement à la Sécurité Sociale des Indépendants (SSI). Les cotisations sont moins élevées que pour un assimilé salarié, mais la pension de retraite est généralement inférieure.
Voici ce qu’il faut garder en tête :
- Affiliation auprès de la SSI (ex-RSI) et Caisse de retraite complémentaire spécifique
- Taux de cotisation environ 17,75 % sur le revenu net
- Qualification de trimestres dépendante du revenu déclaré minimum
- Limitation des droits sociaux en cas de faibles revenus ou d’interruptions d’activité
Le régime des Assimilés Salariés
Il concerne les dirigeants de SASU, les gérants minoritaires de SARL. Ici, la protection sociale est alignée sur le régime général, avec une cotisation plus élevée (environ 28 % sur le salaire brut), mais une retraite plus avantageuse, surtout pour la retraite complémentaire Agirc-Arrco.
Avantages clés :
- Accès complet à la protection sociale du régime général
- Calcul de la retraite basé sur le salaire brut
- Cotisations qui incluent retraite de base et complémentaire
- Possibilité de collecter plus de points Agirc-Arrco
Le régime des professions libérales
Les professions libérales disposent de caisses spéciales comme la CIPAV. Ces caisses ont leurs propres règles, souvent moins généreuses, mais spécifiques aux métiers concernés.
Un freelance doit vérifier précisément à quelle caisse il dépend et comment optimiser ses cotisations.
Statut | Caisse | Taux cotisation estimés | Avantages | Inconvénients |
---|---|---|---|---|
TNS (Artisans, commerçants) | SSI | Environ 17,75 % | Charges sociales réduites | Retraite faible si faibles revenus |
Assimilé salarié (SASU) | CNAV + Agirc-Arrco | Environ 28 % | Protection complète, meilleures retraites | Charges sociales élevées |
Professions libérales | CIPAV, CNAVPL | Variable selon profession | Adaptée à la profession | Système moins généreux |
Cela peut faire réfléchir quant au choix du statut juridique, pas uniquement pour sa simplicité mais en gardant en tête l’impact direct sur la retraite. Pour approfondir cette étape, découvrez comment choisir le statut juridique parfait sur cet article.
Anticiper sa retraite : astuces pratiques et conseils pour freelances
Les chiffres sont clairs : une retraite de base bien souvent insuffisante, des trimestres à valider avec précaution, et un système qui demande à être complété par une épargne personnelle. Alors, comment optimiser sa retraite en freelance sans se prendre la tête ?
Voici quelques pistes efficaces :
- Surveiller régulièrement ses relevés de carrière, disponibles via la Caisse de retraite, pour corriger rapidement toute anomalie et planifier vos cotisations futures.
- Anticiper les périodes de creux avec des versements volontaires ou en programmant un rachat de trimestres.
- Profiter du Plan d’Épargne Retraite (PER) pour capitaliser, en y versant tous les mois une somme même modeste.
- Investir dans les SCPI pour diversifier et obtenir des revenus complémentaires à la retraite.
- Penser à la prévoyance complémentaire, spécialement recommandée par des organismes comme Malakoff Humanis ou Préfon, pour protéger vos revenus et votre santé à long terme.
Le cumul emploi-retraite est un autre levier souvent ignoré. Il permet de poursuivre une activité freelance après la liquidation de la pension, en bénéficiant d’un revenu complémentaire selon certaines conditions. Ce dispositif est particulièrement avantageux pour les freelances qui souhaitent garder un pied dans l’activité et lisser la transition.
Pour approfondir vos droits à la prévoyance et leurs enjeux, vous pouvez vous référer à cette analyse bien documentée : Pourquoi la prévoyance est cruciale pour un freelance.
Enfin, soyez vigilant à votre protection santé. Une bonne mutuelle est indispensable. D’ailleurs, si vous avez des doutes entre différentes offres, notre sélection des meilleures mutuelles pour freelances vous permettra d’y voir clair : les meilleures mutuelles pour freelances indépendants.
Conseil | Bénéfice | Actions recommandées |
---|---|---|
Contrôler son relevé de carrière | Éviter les erreurs de cotisation | Consulter annuellement son compte retraite |
Racheter des trimestres | Augmentation de la pension | Identifier les années à renforcer, lancer la procédure |
Épargner via PER | Capital retraite complémentaire | Versements réguliers, choisir un bon gestionnaire (Malakoff Humanis, AG2R La Mondiale) |
Investir en SCPI | Revenus passifs | Consulter un spécialiste, diversifier |
Souscrire une prévoyance adaptée | Sécuriser revenu et santé | Comparer offres Eovi Mcd, Préfon |
FAQ sur la retraite des freelances en 2025
- Q : Est-ce que tous les freelances ont droit à une retraite ?
R : Oui, dès lors qu’ils cotisent à un régime obligatoire, que ce soit la SSI, le régime général ou une caisse spécifique. - Q : Puis-je améliorer ma retraite en rachetant des trimestres ?
R : Oui, c’est une option intéressante si vous avez des périodes creuses où vous n’avez pas cotisé suffisamment. - Q : Quelle est la meilleure solution pour une retraite complémentaire ?
R : Le Plan d’Épargne Retraite (PER) est aujourd’hui la solution la plus flexible et fiscalement avantageuse pour un freelance. - Q : Puis-je continuer à travailler après avoir pris ma retraite ?
R : Oui, grâce au cumul emploi-retraite, sous certaines conditions de trimestres et d’âge. - Q : Comment choisir entre être TNS ou assimilé salarié ?
R : Cela dépend de votre priorité : charges sociales réduites avec des cotisations plus faibles ou charges plus élevées mais meilleure couverture sociale et retraite. Ce choix se fait idéalement en lien avec un expert comptable et un conseiller retraite.